Dans l’ombre fulgurante (en cours de création)

Lecture poétique / musique / projections vidéos


Face à la dégénérescence mentale causée par la maladie, la question de la relation prend toute son importance. Comment notre représentation de la personne altérée intellectuellement peut-elle participer à sa disparition ? Par l’écriture, retracer la perte progressive du sens au profit des sensations.

Par un regard, un geste, un mot, une conscience accrue des perceptions sensorielles, le proche restaure une présence. Poser la réciprocité, la vie intérieure de l’autre, enfermé dans sa maladie. La poser comme existante.

 

 

 

Pendant la lecture, l’auteure dialogue avec des chaises vides, symboles d’une présence passée. Chaises vides, mais pas pour autant muettes : des haut-parleurs placés à proximité donnent une voix à ces absences.

Porteurs d’une musique inventive, ils sont une mise en abîme du texte: effritement progressif du sens dans le temps et l’espace, jusqu’à des phrases disparates, dépourvues de sens, juste le son des mots, comme des échos au souvenir, le souvenir sensoriel, l’attachement au rythme, la mélodie, le son sans le sens.

Un dispositif de vidéoprojection donne une voix supplémentaire au texte : des mots sont projetés sur les surfaces autour de la scène ou dans la salle. Ils introduisent une autre mise en regard de l’artiste.

 

Genre: lecture poétique / musique / projections vidéos
Public: tout public à partir de 12 ans
Durée: 30min.
Dispositif scénique: l’auteur-lectrice, un musicien, 6 haut-parleurs et projections vidéos de textes.

Texte et lecture: Élodie Loustau
Musique et projections vidéos: Gaël Tissot

Coproducteurs actuels: collectif hapax, Espace Musical de la Digue

 

Extraits:

“souffle. souffle qui serpente souffle qui se noie transporte cette odeur légère du sang de la voix la voix sans faille sans nœud sans désordre la voix sans le son

sans le son qui brûle qui hurle noie le chagrin de la voix la voix sans le timbre le timbre éraillé le timbre qui se noie dans la fosse du vide le trou sans le son

sans la voix qui tranche percute siffle dans le son éteint vibrant dans l’oreille la gauche l’oreille fermée l’oreille dénudée l’oreille qui saigne sans le son

sans la droite sans la droite éteinte fermée vibrante du son qui meurt n’a pas existé qui s’enveloppe du centre le centre du chaos de la bouche sans le son

sans le vide du creux de ta bouche de ta bouche qui hante se transforme en bruit qui sourd pourrit dans l’oreille la droite celle qui voit sans le son”

“Car,

             la peau

             sa douleur

             encore

            elle est frêle

            dentelle

            dans la sculpture

            de la flamme

            ravivée soudain

            soudain,

                            cire.”